Le Sénégal a accueilli du 21 au 26 mars 2022 le forum mondial de l’eau sur le thème « la sécurité de l’eau pour la paix et le développement ».
Cette rencontre qui regroupe la communauté internationale de l’eau (gouvernements, entreprises, scientifiques, société civile, etc.) est un moment unique pour découvrir les meilleures innovations de le secteur de l’eau, les avancées dans l’atteinte de l’ODD 6 et surtout de renforcer l’engagement de tous les acteurs de l’eau pour l’atteinte des objectifs locaux, nationaux et internationaux dans le domaine de l’eau.
L’association ViSCA17, en tant qu’organisation de la société civile a pris part à ce 9ieme forum Mondial de l’Eau, considéré comme le ‘’Forum des réponses’’ en portant un plaidoyer fort sur ‘’ De l’eau et de l’énergie pour l’autonomisation sociale et économique des femmes en milieu rural au Sénégal’’ ; parce que nous sommes convaincus que l’énergie solaire peut permettre à beaucoup de femmes du monde rural du Sénégal d’améliorer nettement leurs conditions de production agricole, d’améliorer la qualité et la quantité de la production agricole.
Les plus de 10 ans d’expérience accumulée par l’équipe de ViSCA17 dans le développement local et la mobilisation communautaire en zone rurale du Sénégal ont montré qu’avec un bon accès à l’eau et un bon accompagnement technique, beaucoup de femmes en situation de pauvreté peuvent nettement améliorer leurs conditions de vie. L’agriculture est un secteur qui occupent plus de 90% des femmes en milieu rural au Sénégal, mais malheureusement cette activité n’arrivent pas à faire progresser les femmes dans l’atteinte de leurs droits économiques.
La participation de ViSCA17 à ce Forum de Dakar consiste donc à renforcer son réseau de partenariats pour un meilleur accompagnement des dizaines de groupements de femmes rurales avec qui l’association travaille. Nous avons constaté que les fermes agricoles communautaires des femmes équipées par un système hydraulique fonctionnant avec de l’énergie solaire permet aux femmes réduire leur temps de travail en deux (de 8h à 4h de temps) et d’améliorer la productivité agricole et par la même occasion le chiffre d’affaire de ces dernières. Cependant, les périmètres maraichers équipés convenablement pour l’atteinte de ce résultat sont très peu. Nous avons besoin donc de développer plus de projets dans ce sens pour apporter plus d’appui à toutes braves dames qui ne comptent que sur l’activité agricole pour disposer de ressources financières.
Egalement, nous avons porté un plaidoyer fort pour l’ouverture d’un dialogue horizontal entre les générations afin de co-construire des solutions pour l’avenir et sur la nécessité de rendre les cadres décisionnels sur l’eau moins élitistes (politique, économique et scientifique) pour faciliter l’implication des acteurs en bas de la pyramide du développement au Sénégal. Sur ce, nos recommandations pour avancer de l’accès universel à l’eau à toutes les échelles sont les suivantes :
- Renforcement des modèles économiques des comités locaux de gestion de l’eau pour réduire leur dépense envers l’état central ou les autorités locales, parce que nous avons constaté que le manque ressources financière rend difficile la prise charge des réparations ou le renouvellement des matériels qui réduisent le risque de rupture de l’accès à l’eau. Il faut donc appuyer les comités de gestion dans la mobilisation locale de fond avec le service de l’eau;
- Promouvoir les systèmes autonomes d’accès à l’eau pour l’agriculture, les périmètres maraichers des femmes, pour l’autonomisation économique des femmes par l’agriculture. Le Sénégal est un pays où il y a beaucoup de soleil et cette énergie peut contribuer à l’amélioration des conditions de vie;
- Renforcement des compétences des femmes et des jeunes en milieu rural en gestion et maintenance d’ouvrage hydraulique y de système d’irrigation fonctionnant avec l’énergie solaire pour éviter que toute panne du système interrompe l’accès à l’eau par faute de manque de main d’œuvre locale capable de réparer le système;
- Le renforcement de l’implication des jeunes dans les instances de gestion de l’eau au niveau local car c’est un secteur qui peut bien générer de l’emploi et les jeunes doivent pouvoir participer à la gestion de cette ressource intergénérationnelle;
- Promouvoir la technologie de désalinisation et de traitement de l’eau dans les milieux périphériques en encourageant les jeunes à spécialiser dans ces domaines pour que le Sénégal ne soit pas en retard dans la mise à profit de ces ressources en eau d’opportunité au service du développer et aussi par souci d’élargissement des potentialités en eau douce du pays;
- Renforcer la couverture des écoles en eau et promouvoir la construction de latrine séparées filles garçons pour réduire le taux d’absentéisme scolaires des filles dans les milieux reculés. Avec les élèves, renforcer l’éducation au développement durable pour renforcer la conscience de la nouvelle génération sur l’importance de préserver les ressources en eau et l’environnement de façon générale. Ces actions peuvent se faire en collaboration avec les gouvernements scolaires, un programme d’animation scolaire où les enfants apprennent la démocratie et on la possibilité de se constituer en gouvernement avec différents ministères.